La responsabilité pénale
des sociétés commerciales
Criminal
liability of commercial companies
Ghizlane FERRASSI PhD Student in Private Law Hassan II University,
Faculty of Legal, Economic and Social Sciences - Ain Chock, Casablanca |
Ghizlane FERRASSI Doctorante en droit privé Université Hassan
II, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales- Ain Chock,
Casablanca
|
Résumé
A l’exception de l’Etat, les
personnes morales sont reconnues comme des auteurs, ou complices des
infractions commises, pour leur compte, par leurs organes ou représentants. Si
le code pénal a prévu le principe de la responsabilité pénale des personnes morales
par les dispositions de l’article 127, la législation commerciale reste dominée
par une conception individuelle de cette responsabilité.
De surplus, certaines législations
spéciales applicables aux sociétés commerciales prévoient une conception particulière
de la responsabilité pénale de la personne morale, qui risque de constituer une
sorte d’exclusion implicite de responsabilité pénale consacrée par le code
pénal.
L’appréhension de la responsabilité
pénale des sociétés commerciales s’impose du fait de la globalisation de
l’économie et des effets indus : criminalité collective. Toutefois, la doctrine
marocaine est loin d’être unanime sur la recevabilité de la responsabilité
pénale des sociétés. Si certains auteurs ont accepté une telle responsabilité,
d’autres la considèrent comme une sorte de « sadisme pénal ».
La question de la mise en œuvre de
la responsabilité pénale des sociétés commerciales paraît simple. Or, l’absence
de conditions légales de la mise en œuvre de cette responsabilité rend la tâche
plus délicate devant l’ambigüité des notions de représentant, de l’organe et de
dirigeant de fait auquel la loi n’apporte aucune définition. De même, la
doctrine n’est pas unanime sur la capacité pénale de la société commerciale.
C’est au juge d’apprécier la mise en œuvre de cette responsabilité
In fine, la nécessité d’adapter le
droit pénal à la réalité des sociétés commerciales, devient une impérative.
Faudrait-il donc prévoir une disposition spéciale aux sociétés relative à la
responsabilité pénale, tout en maintenant le principe général énoncé par les
dispositions de l’article 127, avec des modalités de mise en œuvre incluses
dans les textes juridiques spéciaux relatifs aux sociétés, ou bien regrouper
l’arsenal juridique la régissant dans un code pénal intégré ?
Mots clés: Responsabilité pénale, personnes morales, droit pénal, sociétés
commerciales.
Criminal liability of commercial
companies
Abstract
With the exception
of the State, legal entity are recognized as authors, or partner in crime, in
offenses committed, on their behalf, by their organs or representatives. If the penal code had provided the penal liability of legal entity by the provisions of the
article 127, the commercial law remains dominated by an individual conception of the criminal liability.
In addition, some special legislations that are applicable on commercial
companies includes a particular
conception of the legal entity’s criminal reliability, that risks creating a
kind of implicit criminal reliability established by the penal code.
The apprehension of the commercial companies’ criminal reliability is
imposed through the globalization of the economy and industrial effects:
collective crime. But the Moroccan Doctrine is far from being unanimous on the
admissibility of the companies’ criminal reliability. If some perpetrators have
accepted such responsibility, others consider it as sort of « Criminal
Sadism ».
The question of implementing commercial companies’ criminal reliability
seems simple. However, the absence of the implementation’s legal laws regarding
this liability makes the task more delicate because of the ambiguities
surrounding the notions of representative of the authority and the executive,
in fact to which the law does not provide any definition. Likewise, the
Doctrine is not intact on the criminal capacity of a commercial company. It is
in the hands of the Judge to assess the implementation of this liability.
Ultimately, the need to adapt penal law to the reality of commercial
companies becomes a necessity. Should it be we therefore a special provision in
regard to companies related to the criminal liability, while maintaining the
main principle stated by the dispositions of the article 127, with terms of
implementation included in the special legal documents related to companies, or
else assembling them in the legal arsenal to govern it in an integrated penal code?
Keywords: Criminal liability, legal
persons, criminal law, commercial companies.
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